#1 Le 02/08/2006, à 19:31
- Krini
Interview de Mark Shuttleworth
Bonjour à tous !
J'ai trouvé une interview de Mark à propos d'Ubuntu sur channelregister :
http://www.channelregister.co.uk/2006/07/25/ubuntu_goes_mainstream/
Mais mon anglais est assez mauvais, je sais pas trop de quoi il est question.
Apparemment c'est une sorte de bilan sur Ubuntu et son activité commerciale.
Ca a l'air intéressant. Si quelqu'un peut nous en faire un petit résumé....
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#2 Le 04/08/2006, à 10:57
- Batou
Re : Interview de Mark Shuttleworth
Salut !
Voilà une tentative de traduction assez approximative, je le reconnais, mais qui pourra donner une meilleure idée de la teneur de la discussion aux anglophobes.
Certains termes ont pu être légèrement altérées, des traductions sont plus que limite (faute de temps et de matériel), mais dans l'ensemble ça se tient à peu prés.
Que les plus anglophiles me pardonnent donc...
Voici la "traduction" :
Ubuntu veut passer professionnel
La distribution rebelle vire commerciale
Interview de Mark Shuttleworth, cosmonaute multi-millionaire et gourou auto-proclamé de Linux, qui a réussi à faire de son projet Ubuntu la distribution Linux à la mode en tout juste deux années. Mais à présent le sympathique OS à dominante marron et aux jolis sons de tambour se retrouve face au difficile chemin qui doit le mener à la commercialisation.
Ubuntu a fait un sacré parcours depuis deux ans. Selon de nombreux indicateurs, c'est la version de Linux la plus populaire qui soit. Elle occupe la première place du classement Distrowatch, et c'est la distribution la plus installée sur les PC Dell – d'après Michael Dell lui-même.
Mais bien qu'elle fasse l'objet d'un certain consensus parmi les initiés, elle n'a pas encore complètement franchi la porte de la salle serveur des entreprises, ni colonisé le PC de bureau du péquin moyen.
Mark Shuttleworth caresse aussi un doux rêve, que quelque part dans l'avenir, il récupère la mise de $10m par an qu'il injecte dans Ubuntu, et arrive à en faire un projet économiquement rentable.
"Nous sommes dans cette phase de transition entre le purement communautaire et le professionel. C'est donc une étape que nous devons négocier très prudemment," dit-il.
En mai, Ubuntu a signé son premier accord majeur dans le monde des serveurs. Sun a annoncé avoir conclu un partenariat avec la société de Shuttleworth, Canonical, qui ferait d'Ubuntu le seul OS (autre que Solaris) qui serait supporté sur les UltraSPARC T1 de Sun.
Ubuntu a également commencé à apparaître en tant qu'OS pré-installé sur des PCs – de la firme Esys, basée à Singapour- ce qui constitue une étape cruciale dans le rapprochement vers les utilisateurs qui n'ont pas les compétences pour installer Ubuntu eux-mêmes.
Shuttleworth a pris ses distances avec le développement de la distribution, pour se consacrer à la mise au point de services annexes qui donneront au projet son caractère professionnel.
"J'ai suffisamment confiance en l'équipe développement pour les laisser s'en occuper sans moi, ce qui fait que je peux passer plus de temps sur d'autres aspects du projet, en particulier sur les actions de support technique, sur les actions de formation, ou de documentation," dit-il.
Ce sont ces aspects qui contribueront à faire d'Ubuntu une alternative crédible à Red Hat ou SuSE pour les clients professionnels. Ce sont aussi des services pour lesquels les gens sont prêts à payer, ce qui pourrait constituer un début de source de revenus.
Pour ce qui est du taux d'utilisation, cependant, les choses sont encore floues. Un produit libre ne génère pas de résultats de ventes. Shuttleworth estime la base utilisateurs entre 2 et 6 millions, mais n'a pas souhaité demandé une estimation plus précise auprès de The Register. Il préfère se baser sur les rapports de Google, qui enregistrent le nombre de requêtes portant sur le mot "Ubuntu".
Comme l'indique le classement, Ubuntu a fait l'objet d'un intérêt croissant, particulièrement en juin, suite à la release de la dernière version, 6.06 "Dapper Drake", et l'annonce de l'accord avec Sun.
Les requêtes portant sur Ubuntu représentent à présent plus de la moitié des requêtes portant sur Vista, ce qui pourrait forcer l'admiration si ces chiffres pouvaient rendre compte de la base d'utilisateurs. Mais dans la vie les choses sont rarement aussi simples que ça.
Tout cela rappelle un peu les business plans de la fin des années 90 - enchaînement de slides présentant des courbes à la croissance prometteuse, et tentative de persuasion de l'auditoire que vos revenus/profits/parts de marchés/prix de vente suivront la même progression.
"C'est peut-être juste que notre documentation est tellement mauvaise que les utilisateurs sont obligés de faire beaucoup de recherches..." plaisante Shuttleworth.
Malgré tout, il croit en son poulain. "Ca prendra du temps avant de générer du profit sur ce projet," concède-t-il. Mais il reste convaincu que Linux est le cheval sur lequel il faut miser. "Il n'y a pas de tendance à la baisse. Je vois clairement Linux continuer à se développer."
Bien entendu, Shuttleworth n'a pas de société de capital-risque ou d'actionnaires à qui rendre des comptes. Avec une réserve de 400 millions de livres sterling, il peut bien se faire plaisir.
Bien sur, ce n'est pas tout à fait juste : le projet Ubuntu doit son succès aux développeurs qui ont conçu le projet, principalement de façon bénévole.
En conséquence, arriver à les maintenir sur le projet avec le même niveau d'implication tandis qu'Ubuntu passe du statut de distribution "underground" à celui de projet commercial viable sera une tâche difficile mais cruciale.
"Une des questions réellement intéressante qu'on nous a posée lorsque nous avons annoncé l'accord avec Sun était "pensez-vous que cela peut-être nuisible à la crédibilité de votre communauté si vous commencez à collaborer avec Sun, IBM, HP et autres ?"
"Il est donc très important pour notre modèle économique que cela ne se produise pas. Car une grande partie de la valeur d'Ubuntu tient au fait qu'il est produit en collaboration avec la communauté."
Le fait que Shuttleworth parvienne à entretenir cette communauté tient tout autant à son charisme qu'à la profondeur de ses poches. Mais le monde du commerce a cette faculté de retirer tout celà aux personnes et aux communautés. Trouver l'équilibre entre les besoins des clients et l'esprit libre d'un pionnier de l'open source ne sera pas chose facile.
Toutefois, Ubuntu a un vrai client professionnel. Un client au profil pointu même : Google. Qu'en est-il de Goobuntu, la mystérieuse distribution Linux basée sur Ubuntu, qu'on peut observer uniquement au siège social de Google ?
"Goobuntu est tout simplement leur plate-forme de desktop interne. Manifestement Linux tombe sous le sens pour eux. Leurs développeurs l'apprécient, ils ont les compétences nécessaires pour l'administrer, et Goobuntu est la plate-forme qu'ils ont choisie pour leurs développements. Mais il y a une grande différente entre ce genre de projet et quelque chose que vous produisez de manière industrielle et que vous diffusez à l'échelle mondiale," commente Shuttleworth.
Pas de Goobuntu grand public donc, pour le moment ?
"Je n'ai aucune information à ce stade qui puisse étayer cette éventualité. Cela dit, ils ne seraient pas tenus de m'en informer bien sur. La nature même du logiciel libre fait qu'ils pourraient très bien mener ce genre de projet à terme, le développer et le mettre en oeuvre sans que nous n'en sachions rien."
Intéressant. Ceux qui guettent la sortie du très attendu OS made in Google risquent d'attendre encore. Mais l'évolution d'Ubuntu méritera d'être surveillée avec attention.
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#3 Le 04/08/2006, à 12:37
- Tiberiume
Re : Interview de Mark Shuttleworth
Merci ! Ta traduction n'est pas du tout si mauvaise que ça !
C'est intéressant, apparemment Ubuntu va devenir une distribution commerciale et prévoit de devenir rentable, c'est rassurant.
Et ça :
"Nous sommes dans cette phase de transition entre le purement communautaire et le professionel. C'est donc une étape que nous devons négocier très prudemment," dit-il.
Ca me rappelle Mandriva il y a quelques années...
Je suis méchant
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#4 Le 04/08/2006, à 13:05
- Krini
Re : Interview de Mark Shuttleworth
Goobuntu existe! Je croyais que ce n'était qu'une rumeur finalement.
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#5 Le 04/08/2006, à 13:20
- pépère
Re : Interview de Mark Shuttleworth
En même temps, c'est normal de trouver des financements, non ? On adore tous ubuntu, mais il n'aurait pas été le mm sans les sousous de Mark !
Libre ne veut pas dire "à but non lucratif"... Tout ce qu'il y dans les cd et les dépots d'ubuntu restera libre et gratuit, mais j'ai plutôt l'impression que Mark voudrait vendre des services aux entreprises...
j'ai bon ?
Contre la récupération politicienne d'Ubuntu.
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