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#1 Le 31/12/2006, à 18:17

Horazio

2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Pleins de choses interressantes sur l'avenir de l'open source.

En anglais http://www.redherring.com/Article.aspx? … %E2%80%9D+

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#2 Le 01/01/2007, à 13:46

Photon

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Sur l'avenir de l'open source... et Ubuntu ! Mark touche vraiment à tout dans cette interview...
Il faudrait peut-être penser à faire une traduction pour les non-anglophones, non ?

Dernière modification par Photon (Le 01/01/2007, à 13:46)

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#3 Le 01/01/2007, à 16:01

michel2652

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Bonjour et bonne année,

Photon a écrit :

Il faudrait peut-être penser à faire une traduction pour les non-anglophones, non ?

Je plussoie.

A+

#4 Le 02/01/2007, à 23:02

Photon

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Bon, ben puisque tout le monde est d'accord pour la traduction (mais pas pour le faire tongue ), je vais essayer de m'en charger. J'ai 10 heures de train ces deux prochains jours, ça va m'occuper... wink

Dernière modification par Photon (Le 02/01/2007, à 23:03)

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#5 Le 03/01/2007, à 11:20

Lord Alembert

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Une première traduction (écriture avec le pied gauche) en attendant :

Linux : Le fondateur d'Ubuntu sur le "Challenge" de Microsoft

Le président de Canonical Mark Shuttleworth explique pourquoi il doit être finalement temps pour Linux de dépasser en innovation Apple et Microsoft sur les desktops.

Par Falguni Bhuta

Faire un séjour dans l'espace ne fut pas le plus gros challenge de Mark Shuttleworth. Au lieu de cela, le touriste spatial d'un jour compte construire une société open-source et travailler à accrocher [working to hook] les utilisateurs à Linux comme son entreprise la plus aventureuse.

M Shuttleworth a fondé le projet Ubuntu en 2004 pour distribuer un système d'exploitation libre pour desktop, basé sur Debian Linux, qui devrait concurrencer Microsoft Windows.

En 2002, M Shtuttleworth fait un séjour dans l'espace devenant le premier Sud Africain en orbite et le second touriste spatial. L'entrepreneur avait auparavant fondé Thawte Consulting et l'avait vendu à Verisign pour 575 millions de dollar, avait dirigé une société de capitaux à risque, et avait finalement [settled on pushing open-source software as his next career move]. Le projet Ubuntu est contrôlé par Canonical (basé aux Royaumes Unis), dont M Shuttleworth est le président.

M Shuttleworth a parlé avec Red Herring des récents développements dans le monde de l'open-source et de ses projets pour Ubuntu.


Q: Quels ont été les évènements dans l'industrie de l'open-source affectant Ubuntu, s'il y en a eu?
R: Il y a eu deux grosses annonces qui furent faites cette année par des acteurs non Linuxiens. Oracle a dit qu'ils allaient fournir un support pour (une version de) Red Hat Linux sans la marque déposée et Microsoft et Novell devraient collaborer dans un nombre de domaines, et cette annonce avait quelques considérations de propriété intellectuelle intéressantes qui ensemble étaient significatives pour nous.

Par rapport à Oracle, cela n'a pas changé réellement notre position, parce que nous restons le seul groupe qui est concentré sur la fourniture de Linux gratuitement mais sur une base commercialement viable. Aussi Oracle faisant affaire avec Red Hat peut être la cause de la [commercial distress] sans réellement influencer notre stratégie.

L'annonce de Microsoft est potentiellement plus intéressante. Elle nous crée une situation où il est potentiellement presque impossible pour Linux de rester une plateforme libre, si Microsoft peut affirmer un niveau considérable de propriété intellectuelle [ownship of a Linux account]. Cela aurait un impact très significatif sur la participation de développeurs et sur l'innovation sous Linux, nous sentons que c'est un challenge très important.


Q: Donc vous dites que Microsoft trouve un moyen de rendre difficile pour Linux qu'il reste un ensemble libre de logiciels.

R : Microsoft est en train de proclamer que déployer Linux partout, sans que vous ne payiez de frais de brevet, est une violation de leur brevet et ils n'ont pas encore prouvé cela. Mais ils semblent certainement se positionner de telle manière qu'ils peuvent le faire.

Ils essaient réellement de trouver quelque chose pour légitimiser leur revendication, l'accord avec Novell avait beaucoup d'argent lié à cela. Et "comme partie de cet accord" [as a part of that deal], Novell s'est élevé pour légitimiser une grande part de cette réclamation. Donc il y a un mouvement stratégique très intéressant et il y a beaucoup de gens de leur côté disant qu'il n'y a aucune question de propriété intellectuelle avec Linux qui entre en jeu.


Q: Quelles sont vos pensées, pensez-vous qu'ils ont assez de Propriété Intellectuelle pour menacer les utilisateurs de Linux de les poursuivre s'ils n'utilisent pas Microsoft?

R : Il est très possible que Microsoft ait un brevet parmi les centaines de milliers de brevets qu'il détient, qui couvre quelque chose que Linux fait, mais avant qu'ils viennent et disent de quel brevet il s'agit, c'est impossible de le savoir. Personne n'est prêt pour enfreindre les brevets et personne d'autre que Microsoft n'a pu prendre de décision à ce propos.

L'autre idée bien sûr est que dès que ça sera clair, s'il y a une sorte d'infraction à la propriété intellectuelle de Microsoft, d'habitude c'est très simple de travailler dessus, essentiellement en ré-écrivant le software en question. Aussi beaucoup de gens sont très confiants que, même s'il y a quelque chose en infraction avec un brevet, cela pourra être très rapidement résolu. Aussi Microsoft ne voulait pas "être accroché" [to be ont the hook] en disant que c'est un brevet spécifique qui est enfreint, parce qu'alors les développeurs de Linux pourraient y travailler.

D'un autre côté, ce qu'ils veulent ce sont des consommateurs qui se sentent légèrement nerveux à propos de Linux. Je pense que Microsoft est certainement en train de devenir un opérateur habille sur la façon dont ils interagissent avec Linux et le logiciel libre. Ils dépensent beaucoup de temps à dire qu'il n'existe pas, que c'est un jouet, que c'est un cancer, et que c'est dangereux, et ils l'appelent de l'anti-capitalisme, et maintenant ils semblent être engagés dans un mode pragmatique bien plus réaliste compétitivement [much more realistic competitive pragmatic fashion] du problème.

Prédictions de l'Open-Source pour 2007
Les avocats des logiciels libres prédisent de grosses choses pour l'open source dans l'année à venir.

Par Falguni Bhtua

L'open source est devenu fort en 2006.

Le browser web open-source Firefox a gagné le marché qu'il partage avec Microsoft Internet Explorer avec plus de 200 millions de downloads. OpenOffice.org, la suite bureautique open-source, a été utilisé sur des desktops par plus de 200 millions de personnes.

Les avocats de l'open-source promettent plus à venir en 2008. Il y a quelques prédictions que les experts de l'open-sources font pour l'année à venir.

L'open source gagne du terrain sur les desktops.
Les consommateurs vont utiliser plus d'applications open-source sur leurs desktops, annonce Jeremy Allison, un programmeur hautement qualifié chez Novell qu'il a récemment quitté pour Google (voyez "Open-Source Guru goes to Google"). Ils utilisent déja Firefox et OpenOffice et vont commencer à déployer le système d'exploitation Linux sur leurs desktops en 2007, dit-il. Tandis qu'il n'est pas certain que 2007 sera l'année de Linux sur le desktop, le fondateur d'Ubuntu Mark Shuttleworth disait que 2007 vera un grand nombre d'innovations des développeurs pour Linux sur desktop avec des nouveaux styles et composants [features] (voyez "Linux : Ubuntu Founder on Microsoft "Challenge").


Plus d'élan dans les pays en voie de développement

La nature transparente des logiciels open-source et le faible coût les rendra plus populaires parmi les pays en voie de développement comme la Chine et l'Inde (voyez "India Stat : Linux In, MS Out"). Marten Mickos, président de la compagnie de base de donnée open-source MySQL, dit que les pays BRIC à haut taux de croissance (Brézil, Russie, Inde, et Chine) multiplieront en 2007 leur intérêt pour les startups open source pour le grand marché et le talent. M Allison a dit : "La Chine et l'Inde sont si grands ensemble que, comme ils sont devenus les usines physiques de marchandises du monde, ils en sera de même avec l'open source".


Plus de matériels Linux-friendly

Linux est déja très populaire dans les salles de serveurs. Pour bâtir sur ce succès, les fabriquants de matériels comme Dell et HP et les fondeurs de processeurs comme AMD et Intel vont fabriquer plus de serveurs et de processeurs qui tourneront sous Linux plus facilement, dit Bruce Perens, vice-président de la startup open-source SourceLabs. En août dernier, par exemple, Intel a sorti un logiciel open source qui donnera à Linux un support complet pour les graphiques 3D. Jusqu'alors, les utilisateurs de Linux devaient utiliser des drivers propriétaires pour utiliser les cartes accélératrices graphiques et du matériel pour améliorer les performences graphiques.


Vista s'effondre face à la compétition de l'open source

Les avocats de l'open source voudraient croire que Vista, la nouvelle version du système d'exploitation de Windows, va échouer à conquérir les entreprises et les consommateurs parce qu'il coûte trop cher, pour des raisons de sécurité et pour sa nature fermée (voyez "Linux Faithful : Vista No Threat" et "Vista is Bad for You, FSF Says"). "Vista ne mettra pas le monde en feu" dit le supportaire de l'open-source Eric Raymond. "Il boitera en 2007 semblant de plus en plus boiteux jusqu'à ce qu'il soit évident qu'il n'est pas plus qu'un service pack glorifié, et qu'il échoue complètement à résoudre les problèmes de sécurité et de fiabilité de Microsoft".


Plus de gaité avec les problèmes de propriété intellectuelle.

M Perens de SourceLabs dit que l'industrie de l'open-source sera développée avec les problèmes de propriété intellectuelle en 2007. Tout a commencé avec le groupe SCO lançant un procès contre IBM en 2003 clamant que les contributions de Big Blue au système d'exploitation Linux violaient des brevets UNIX détenus par SCO. Ce procès continuera jusqu'en 2007. Mais M Raymond dit que SCO ne gagnera rien du tout contre IBM. "En fait, je suspecte IBM qu'ils poursuivront pour couvrir leurs coûts légaux -- et gagneront" dit-il.

Dernière modification par Lord Alembert (Le 03/01/2007, à 15:12)

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#6 Le 03/01/2007, à 12:03

michel2652

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Bonjour,

Merci bien pour la traduction.

A+

#7 Le 03/01/2007, à 21:15

Photon

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Bonsoir,
j'ai tout de même réussi à trouver une connexion internet sur place...
Juste pour signaler que je vais tout de même continuer ma traduction demain (voyage de retour). Je devrais pouvoir la poster dans l'après-midi... wink

Au fait Lord Alembert, tu as traduit la première page de l'interview, il en reste deux autres (le petit "NEXT" en bas de page)...

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#8 Le 03/01/2007, à 23:25

Lord Alembert

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Au fait Lord Alembert, tu as traduit la première page de l'interview, il en reste deux autres (le petit "NEXT" en bas de page)

Arff, fatigué moi smile

Je te laisse l'honneur de la traduction. On aura peut être quelque chose de compréhensible comme ça tongue

Bon je vais lire les deux next restants, ce site a l'air intéressant...

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#9 Le 04/01/2007, à 18:26

Photon

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Lord Alembert a écrit :

Je te laisse l'honneur de la traduction.

Il ne fallait pas voyons... Ou bien tu en a déjà marre ?... tongue tu me diras, en même temps, je n'ai que ça à faire dans le train ! lol

Lord Alembert a écrit :

On aura peut être quelque chose de compréhensible comme ça tongue

J'espère bien, avec le paquet d'heures que j'ai passé dessus..... En même temps, j'ai tout écrit à la main (6 pages écrites petit), c'est 'un peu' plus long qu'au clavier. Et maintenant, faut que je tape tout ça ! cool
Je vais la mettre dans ce post-ci, en modifiant, je sauvegarderai partie par partie (3)...
C'est parti ! smile

Multi-edit : Voilà cette traduction en question... enfin fini et retranscrite ! smile
J'ai essayé de rester aussi proche que possible du texte original, sinon, au moins en garder le sens.

De RED HERRING, source : http://www.redherring.com/Article.aspx? … %E2%80%9D+
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(1/3)            Linux : le fondateur d'Ubuntu dans le "défi" Microsoft

Mark Shuttleworth, le PDG de Canonical nous explique pourquoi le temps est peut-être venu pour Linux de dépasser Apple et Microsoft sur le terrain de l'innovation.
29 Décembre 2006
Par Falguni Bhuta

Faire un tour dans l'espace n'a pas été le plus grand défi de Mark Shuttleworth. En effet, le touriste de l'espace compte bâtir une entreprise open-source, et travailler afin d'attirer les utilisateur vers Linux.

M. Shuttleworth a fondé le projet Ubuntu en 2004 pour distribuer un système d'exploitation libre basé sur Debian Linux pour concurrencer Microsoft Windows.

En 2002, M. Shuttleworth a fait un voyage dans l'espace, devenant le premier Sud-africain en orbite, et le seconde touriste de l'espace de l'histoire. Auparavant, cet entrepreneur avait fondé Thawte Consulting et vendue à Verisign pour 575 millions de dollars, pris la tête d'une firme à capital à risque (venture capital), et a finalement décidé de continuer sa carrière en participant aux logiciels open-source. Le projet Ubuntu est contrôlé par Canonical, basée au Royaume-Uni, dont M. Shuttleworth est le PDG.

M. Shuttleworth a parlé avec Red Herring de certains évènements récents dans le monde de l'open-source et de ses projets pour Ubuntu.

Q : En quoi les évènements de ces derniers mois dans l'industrie open-source ont-ils affectés Ubuntu ?

R : Il y a eu deux grandes annonces stratégiques faites cette année par deux parties qui ne développent pas pour Linux. Oracle [ont dit] qu'ils fourniront un support pour [une version] de Red Hat Linux sans marque de fabrication, et Microsoft et Novell vont collaborer sur un certains nombre de points, cette dernière annonce a quelques considérations intéressantes sur la propriété intellectuelle, c'est pourquoi ces deux annonces nous concernent.

Du côté de Oracle, cela n'a pas influencé notre position, car nous restons le seul groupe à avoir pour objectif de fournir Linux gratuitement tout en gardant une base commerciale soutenable. La concurrent entre Oracle et Red Hat est peut-être la cause d'un désarroi commercial sans vraiment affecter notre stratégie.

L'annonce de Microsoft est potentiellement plus intéressante : elle pourrait nous placer dans une situation où il serait pratiquement impossible pour Linux de rester une plate-forme gratuite, si Microsoft arrivait à prouver sa possession de propriété intellectuelle dans Linux. Cela aurait un impact très important sur la participation des développeurs et l'innovation dans Linux, et nous voyons cela comme un défi très important.

Q : Vous êtes donc en train de dire que si Microsoft arrive à ses fins, il serait difficile pour Linux de rester un programme gratuit ?

R : Microsoft est prêt à revendiquer que déployer partout Linux sans leur payer de droits sur leurs brevets est une violation de ceux-ci, mais ils ne l'ont pas encore prouvé. Ils semblent cependant sûrs de pourvoir le faire.

Ils essayent de trouver quelque chose pour légitimer leur revendication, et c'est pourquoi le contrat avec Novell met beaucoup d'argent en jeu. Et comme si c'était un point de ce contrat, Novell est poussée à légitimiser cette revendication. C'est donc une avancée stratégique intéressante et un grand nombre de personnes de l'autre bord disent qu'il n'y a pas le moindre problème de propriété intellectuelle avec Linux et que toute cette histoire ressemble à une sorte de jeu.

Q : Pensez-vous que Microsoft ait assez de propriété intellectuelle pour menacer les utilisateurs de Linux s'ils n'utilisent pas les produits Microsoft ?

R : Il est fort possible que Microsoft ait un brevet parmi les centaines de milliers de brevets existants qui couvre quelque chose que Linux fait, mais avant qu'il nous disent de quel brevet il s'agit, il est impossible de le savoir. Personne n'est prêt à outrepasser les brevets [et] personne ne peut prendre une décision sur ce sujet si ce n'est Microsoft.

L'autre aspect de tout ceci est que, dès que la situation sera claire , s'il y a quelques fragments de propriété intellectuelle que ce soit, il sera très facile de les travailler, essentiellement en ré-écrivant le programme en question. C'est pourquoi de nombreuses personnes  sont confiantes que si on trouve quelque chose qui viole un brevet, cela pourra être rapidement corrigé. Microsoft n'a donc pas envie de se montrer pour préciser quel brevet est concerné, car les développeurs de Linux travailleraient alors dessus.

D'autre part, ils veulent que les consommateurs soient légèrement nerveux vis-à-vis de Linux. Je pense que Microsoft est en train de devenir une sorte d'opérateur dans la manière dont les utilisateurs interagissent  avec Linux et les logiciels libres. Ils dépensent beaucoup d'énergie pour dire que Linux n'existe pas, que c'est un jouet, un cancer, qu'il est dangereux... ils le qualifient d'anti-capitaliste, et il semblent s'engager à présent dans ce problème d'une façon plus réaliste, compétitive et pragmatique.

(2/3)            Linux : le fondateur d'Ubuntu et l'innovation du bureau

Q : Pensez-vous qu'Ubuntu, et peut-être d'autres productions comme Linspire devraient éventuellement faire équipe avec Microsoft pour éviter tout conflit

R : Nous ne payerons jamais de droits de licence de brevet à Microsoft, car nous ne croyons pas qu'il y ait un quelconque problème de brevet, et que notre modèle économique est principalement de rendre les programmes librement disponibles. Et si vous rendez les programmes librement disponibles, vous ne pouvez évidement pas payer de droits de licence à quelqu'un d'autre pour la copie de la version particulière. Alors que Novell pense qu'il peut faire un contrat de la sorte, Ubuntu ne le fera absolument jamais.

Il me semble évident que nous allons mener les opérations dans le sens de montrer les points faibles de l'affirmation de Microsoft. Cela signifie que nous pourront à terme représenter une menace pour Microsoft, car non seulement nous concourront pour un produit fini, mais aussi avec leur façon de faire des produits [car] nous avons un modèle économique différent, fondamentalement différent du leur. S'ils disent qu'ils peuvent négocier avec nous de la même manière qu'avec quelqu'un comme Novell, il n'y a pas de droits de licence par place.

Q : Vous avez dit que 2006 a été une année importante pour Ubuntu. Pourquoi dites-vous cela, quels objectifs avez-vous atteints ?

R : Deux-trois objectifs ; c'est l'année où nous avons sorti notre première version pour entreprise. Nous avons encore la réputation vieille de deux ans de nous être focalisés sur les ordinateurs personnels, ce qui a fait de nous une version de Linux très populaire notamment auprès des utilisateurs avec pouvoir. Et nous sommes arrivés au point où ces utilisateurs avec pouvoir commencent à dire "J'aimerais beaucoup utiliser Ubuntu sur mes serveurs dans l'entreprise dans laquelle je travaille". Mais pour pouvoir faire cela, vous devez proposer un support pour une plus longue durée et 2006 est donc l'année où nous avons sorti notre première version de qualité pour les entreprises.

C'est aussi l'année où nous avons formés quelques partenariats et alliances importantes. Notre relation avec Sun était particulièrement importante ; pour Sun Microsystems, c'était un moyen pragmatique d'inclure Linux. Ils avaient quelques nouvelles technologies intéressantes comme des composants massivement multi-cœurs. Les types de Sun arrivent avec des processeurs de six à neuf cœurs. Ils ont donc voulu être capable de tirer parti de leur matériel avec Linux, et nous avons pu travailler avec eux là-dessus.

Q : Et à propos de l'augmentation du nombre d'adoptions d'Ubuntu, avez-vous des chiffres que vous pouvez me donner ?

R : Nous savons à présent qu'il y a probablement à peu près 8 millions d'utilisateurs [d'Ubuntu].

Q : Pensez-vous que 2007 sera l'année de Linux sur les ordinateurs personnels ?

R : Ça a été l'année prochaine depuis cinq ou six ans. Cependant, je pense que nous observons une accélération dans l'intérêt de la communauté open-source de résoudre les problèmes des ordinateurs personnels. Si vous revenez quatre ou cinq ans en arrière, les développeurs du noyau de Linux étaient aussi responsables du service. [Aujourd'hui], nous voyons un vrai changement en cela que la communauté open-source veut tout d'un coup résoudre les problèmes. Ils veulent montrer que l'innovation des logiciels libres sur ordinateur personnel peut vraiment réaliser des idées excitantes que les gens attendent de leur Windows ou de leur Mac.

Microsoft et les autres, nombre de personnes disent que les logiciels libres et l'open-source ne fait que copier, ce qui a été vrai pendant longtemps. Le monde que nous voyons, c'est que aussitôt que les logiciels libres sont aussi bien que les logiciels propriétaires, les innovations passent d'un coup dans les logiciels libres. Des innovations originales, et nous avons vu cela avec [les navigateurs internet] où, dès que Firefox a atteint un certain niveau d'égalité avec Internet Explorer, il est devenu d'un coup une référence en innovation, et à présent c'est Microsoft qui peine à rattraper le navigateur libre.

A présent, ce qui peut arriver en 2007 est que les ordinateurs particuliers deviennent des usines à innovations, et que de nouvelles idées, des idées de graphisme, arrivant dans Linux fassent sentir aux développeurs de logiciels propriétaires qu'ils doivent s'accrocher. Ce qui est bien sûr différent de dire que 2007 sera l'année où tout va vraiment basculer vers Linux, mais elle pourrait être l'année où Linux prendra soudainement la tête en matière d'innovation au fil des développements.

(3/3)            Linux : le fondateur d'Ubuntu et Microsoft Vista

Q : 2007 sera aussi l'année du lancement de Windows Vista : comment va-t'il affecter Linux, notamment sur les ordinateurs personnels ? Pensez-vous que Vista va tuer Linux chez les particuliers, ou au contraire amener plus de personne à utiliser Linux ?

R : Hé bien, c'est parti pour être une combinaison compliquée de facteurs. D'un côté, Vista est un produit très fignolé, [il a de bonnes] caractéristiques et [Microsoft] a besoin d'être crédité pour son travail. D'autre part, Vista est cher, plus cher que la précédente version de Windows. Vu la façon dont ils ont fixé son prix et le nombre de différentes versions, vous constaterez que ce que la plupart des gens vont finalement payer sera de toute façon plus important.

Ils vont essayer de renforcer leurs licences encore plus agressivement dans les parties du monde où ce prix pose un problème, et où les gens ont toujours utilisés des versions piratées de Windows. [Ils vont devoir] rapidement s'intéresser à d'autres options , et nous voyons dans les marchés émergeants en particulier, que Linux est en train de décoller car les gens veulent une plate-force stable moins chère. Dans cette optique-là, oui, la sortie de Vista sera bénéfique à Linux, à cause du prix et de la licence.

De plus, Vista va piloter quantité de développements d'applications, quantité d'autres choses, qui deviendront incompatibles avec Linux. Avec Vista, Microsoft a franchi des étapes qui cassent la compatibilité avec certaines parties de l'architecture Windows sur lequelles Linux avait réussi à faire une rétro-ingénierie. Par exemple, si vous regardez la capacité de partage des précédentes versions de Windows, Linux est compatible avec. Il est donc facile de déployer Linux dans le même environnement que Windows, et Microsoft a pris des décisions très spécifiques dans Vista, qui rendent cela difficile pour Linux, donc, une chose, c'est parti pour être quelque chose d'intéressant et de compétitif. J'ai été surpris par la nature discrère de la sortie de Vista, je ne sais pas si vous voyez énormément de publicité ‒ à  cette rien virtuellement.

Q : Quels sont vos sentiments envers Microsoft ?

R : Il est difficile d'avoir une opinion simple sur une organistation d'à peu près 75 000 personnes, il y en a certaines qui ont de très mauvaises idées et d'autres qui en ont de très bonnes.

Je pense qu'ils doivent être crédités pour concourir avec les développeurs de programmes, si nous revenons aux jours pre-Microsoft, les logiciels étaient excessivement chers car chacun adaptait son logiciel aux besoins du client. [Ils] ont changés cela en un vrai produit pour calculer et développer des programmes, et en même temps ont un monopole coupable.

Je pense que Microsoft va apprendre quelque chose d'intéressant, et c'est que la meilleure méthode pour développer des programmes dans les années 1980-90 était de recruter les plus intelligents dans les campus, mais aujourd'hui, dans les années 2000 et au-delà, la meilleur méthode pour développer des programmes est de laisser les gens interagir avec les parties du programme qui les intéressent le plus et ensuite de collaborer en temps réel quelque soit l'endroit où ils se trouvent dans le monde.

Je suis intéressé par l'année 2007 car elle pourra potentiellement être l'année où l'innovation de Linux commencera à surpasser celle d'Apple et de Microsoft. Vous verrez que faire collaborer grâce à Internet de brillantes personnes suivant leur voie partout dans le monde n'est pas juste un moyen de faire des logiciels peu onéreux, c'est un excellent moyen de créer un logiciel phénoménal, incroyablement bien, inattendu et puissant. Si vous regardez du côté des grandes entreprises du secteur technologique fondées dans les dix dernières années, il n'est pas difficile de voir que la plus grande partie d'entre elle ont désormais de profonds liens avec l'open-source, telles que Google, Yahoo, Ebay.

[Ces compagnies] et d'autres sont fondamentalement pilotées par l'open-source et ont été bâties par des gens qui auraient pu le faire grâce à l'open-source.

Quelle est la voie que doit emprunter Ubuntu pour étendre l'usage de Linux ? Pensez-vous qu'il soit nécessaire de travailler avec les entreprise propriétaires pour porter leurs codecs sur Linux pour une utilisation multimédia, comme l'audio et la vidéo ?

R : Bien sûr, quelque chose comme cela ne peut qu'aider dans la mesure où les programmes avec lesquels sont familiers sous Windows et Mac puissent se retrouver sur Linux, et cela peut être fait de deux manières. On peut aller vers les entreprises et leur demander de porter leurs programmes sur Linux, et l'autre manière consiste à prendre les logiciels libres et de les rendre disponibles sous Windows et Mac.

Ceci dit, c'est de loin la chose la plus compliquée dans laquelle j'ai été impliqué. Je m'assoie souvent pour me demander si le monde changerait si nous parvenions à créer une plate-forme beaucoup plus excitante, robuste et à l'abri des virus et des spywares, qui fait tout mieux, en fin de compte. Est-ce que le monde changerait ? Je ne sais pas.

Q : Est-il plus compliqué d'aller dans l'espace, par exemple ?

R : Non, j'avais des responsabilités très spécifiques dans l'équipe une fois certifié et entrainé pour celles-ci. Dans ce cas-ci et dans d'autres exemples, ce que nous avons tenté de faire ne l'avais jamais été auparavant. Nous essayons de changer fondamentalement la manière dont les gens pensent de l'économie des logiciels , pas seulement substituer un produit, un produit de 99,99 $ par un produit de 49,99 $, pour changer la manière dont les gens pensent à l'économie des logiciels et changer les habitudes que les gens ont avec les ordinateurs. Je suis privilégié à y participer aujourd'hui.

Q : Quel est votre prochain grand défi à part l'open-source et Linux ?

R : Je n'ai pas de liste. Je ne suis pas prêt d'être multi-tâches, je veux aller au fond d'un problème et [trouver une] solution. J'aime ce projet, alors je m'accroche, avec beaucoup de gens intéressants et je pense que nous sommes en train de changer le monde, je ne rêve donc pas éveillé des autres choses que je ne suis pas en train de faire. Une fois que le projet Linux sera terminé, de quelque manière que ce soit, je regarderai l'état du monde et verrai quels problèmes sont intéressants. Tout dans une vie dépend de l'endroit et du temps, ce qui est intéressant aujourd'hui ne le sera plus quand j'aurai le temps de le voir.



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© 1993-2006 Red Herring, Inc. All rights reserved.

Ça serait sympa si vous pouviez faire une relecture, j'espère ne pas avoir fait de grosse faute... Vous vous rappellez du "Ubuntu payant ?!?" ?... Merci d'avance. wink

Dernière modification par Photon (Le 05/01/2007, à 18:24)

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#10 Le 04/01/2007, à 18:31

michel2652

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Bonjour,

Merci à vous 2. smile

A+

#11 Le 04/01/2007, à 19:10

Photon

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Quand on aime, on ne compte pas ! lol

Hors ligne

#12 Le 05/01/2007, à 12:50

Liensun

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Merci pour la traduction ! wink


Et pouet !!

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#13 Le 05/01/2007, à 13:05

did

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Merci à Lord Alembert et à Photon pour ces traductions wink

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#14 Le 05/01/2007, à 14:53

melyo

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Merci !

Juste une ptite faute mais presque rien smile

"Les types de Sun sont arrivent avec des processeurs de six à neuf cœurs. Ils ont donc voulu être capable de tirer parti de leur matériel avec Linux, et nous avons pu travailler avec eux là-dessus."

le "arrivent"


"L'évasion n'est jamais qu'une construction de l'esprit" - Léo Ferré

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#15 Le 05/01/2007, à 18:20

Photon

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Merci pour la remarque, je vais corriger. wink

A vrai dire, j'ai plus peur de faire des erreurs de sens que d'orthographe... smile

Edit : Ouch, on dirait que le forum a du mal à gérer un post de cette taille... hmm Je n'arrive plus à l'éditer entièrement ! Dans la fenêtre de modification, je n'ai que le premier tier du message qui s'affiche...
Edit 2 : Ça y est, j'ai réussi... J'ai du recharger une vingtaine de fois la page de modif pour avoir le texte en entier... hmm

Dernière modification par Photon (Le 05/01/2007, à 18:27)

Hors ligne

#16 Le 05/01/2007, à 22:18

wolux

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

merci pour la trad !

Il y a un truc qui me chagrine sur les brevets logiciels... Qu'on brevette un mode de compression comme le mp3 ou autre, qui repose sur un algorithme mathématique, ok... Mais pour le reste, comme par exemple un "bout de code" qui du coup va se retrouver un peu partout... Où est la limite ? Imaginer si le premier gars qui a utilisé les pseudo-frames dans un site web avait breveté ça ! (bon je pousse mais c'est pour l'image)...

a+


Si rien n'est moins sûr que l'incertain, rien n'est plus certain que ce qui est aussi sûr

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#17 Le 05/01/2007, à 22:57

Jonas

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

merci wink


Pour poster facilement des images et fichiers sur un forum jetez un coup d'oeil ici

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#18 Le 07/01/2007, à 15:18

Chiuchu

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Merci pour ces magnifiques traductions. Dites, on ne pourrait pas les mettre quelque part sur le site, comme dans la documentation, pour qu'elles soient bien accessible ?

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#19 Le 07/01/2007, à 20:50

Lord Alembert

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Oui une catégorie réservée aux traductions ca serait sympa. Mais il faudrait s'assurer une certaine qualité de la traduction, pour ne pas avoir de blague du style "Shuttleworth rachète KDE" hmm

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#20 Le 09/01/2007, à 11:24

Horazio

Re : 2007 l'année Linux ? Interview de Mark Shuttleworth

Merci beaucoup pour la traduction, beau travail smile

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