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#1 Le 04/04/2007, à 16:41
- massaliote
Bové et le logiciel libre
Voilà ma petite contribution sur le débat présidentiel de 2007.
Le combat du logiciel libre s'inscrit tout à fait dans la démarche citoyenne de josé Bové.
Je vous présente donc ses propositions sur le sujet.
"Le logiciel libre est un exemple "d’utopie qui fonctionne". Cette utopie repose sur l’idéal du partage de la connaissance, un thème qui est aussi abordé dans le mouvement altermondialiste et par "la gauche" en général.
Lorsque deux personnes se partagent un gâteau, chacune des parts est réduite de moitié. Au contraire, lorsque l’on partage de la connaissance, ou d’autres "biens immatériels", chaque personne peut obtenir la totalité de la connaissance originelle. C’est le cas lorsque l’on emprunte un livre dans une bibliothèque, par exemple. Le logiciel libre repose sur quatre libertés fondamentales qui garantissent le partage de la connaissance gnu.org :
1. la liberté d’utiliser le logiciel, pour n’importe quel usage,
2. la liberté d’étudier le fonctionnement du logiciel et de le modifier (on parle d’accès au "code source", équivalent à la recette d’un plat ou à la partition d’une musique),
3. la liberté de diffuser le logiciel, par exemple à vos amis,
4. la liberté de diffuser des versions modifiées du logiciel.
Le logiciel libre s’est développé de manière décentralisé voire artisanale, par opposition aux logiciels propriétaires (c’est à dire non-libres), souvent issus de grandes multinationales comme Microsoft. Le logiciel libre est aujourd’hui un succès : il est possible d’utiliser uniquement des logiciels libres sur son ordinateur. Ce mouvement de partage de la connaissance dépasse aujourd’hui le cadre du logiciel pour être appliqué à la musique dogmazic.ne, à la connaissance encyclopédique wikipedia.org, ou à d’autres "biens immatériels". On parle alors du "libre" tout court.
Cependant, et de la même manière que les mouvements sociaux, écologistes ou altermondialistes, le logiciel libre doit affronter des menaces de la part des multinationales et des gouvernements français et européens. Ces menaces vont du non-respect de la loi pour préserver les grandes multinationales (vente-liée d’ordinateurs et de logiciels racketiciel.info) et de la publicité déguisée pour les logiciels propriétaires (notamment à l’école questions.assemblee-nationale.fr) à l’appropriation de la connaissance (brevets logiciels brevets-logiciels.info) en passant par la criminalisation (interdiction de certains logiciels, DADVSI, lois liberticides silicon.fr et sur-la-toile.com).
Le mouvement réuni derrière la candidature de José Bové et le mouvement du logiciel libre partagent des objectifs, mais aussi des adversaires, communs. Par exemple, nous faisons le rapprochement entre le combat contre les brevets logiciels brevets-logiciels.info et le combat contre les brevets sur les médicaments (contre le Sida en Afrique notamment monde-diplomatique.fr et actupparis.org) ou sur le vivant ogmdangers.org. Mais nous faisons aussi le rapprochement entre les procès intentés aux faucheurs d’OGM et ceux intentés à de soi-disant pirates silicon.fr et sur-la-toile.com.
Une réponse politique est donc nécessaire sur les questions liées au logiciel libre. Ce document contient nos réponses au questionnaire candidats.fr que l’APRIL (Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre) a adressé aux candidats à la présidentielles.
Les principales positions et propositions que nous développons sont les suivantes :
* le refus des brevets logiciels, l’abrogation de la loi DADVSI et des lois "liberticides",
* la création d’un droit à l’interopérabilité (permettant à n’importe qui de concevoir un logiciel capable "d’interopérer", c’est à dire de dialoguer, avec un logiciel existant),
* l’utilisation massives des logiciels et ressources libres et des standards ouverts dans les administrations et dans l’éducation nationale,
* la création d’un service public du logiciel libre, afin de développer sur fond public et de manière pérenne les logiciels libres nécessaires, notamment pour les administrations et l’éducation nationale,
* l’obligation de rendre public les logiciels et articles scientifiques réalisés sur fond public (logiciel libre pour les logiciels).